Zone de turbulences Que cachent les soulèvements

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Zone de turbulences Que cachent les soulèvements

Il y a un siècle, l’historien David Fomkin écrivit dans son ouvrage intitulé A Peace to End All Peace (Une paix qui doit mettre fin à toute paix), « Peu d’Européens… savaient ou se souciaient de ce qui se passait dans les empires languissants du Sultan Ottoman ou du Shah persan. » (1989, p.25)

Il nous est maintenant difficile d’imaginer cela, mais il y a cent ans, les nouvelles provenant du Moyen-Orient ou de l’Afrique du Nord ne suscitaient que très peu d’intérêts. Très peu de gens « savaient ou se souciaient de ce qui se passait » dans cette région du monde.

Au cours du dernier siècle, tout a changé. Principalement à cause du pétrole. C’est dans cette région que se trouvent la plupart des réserves pétrolières de la planète, de sorte que les pays occidentaux s’y sont impliqués pour garantir leur approvisionnement en pétrole.

La présence d’Israël est une autre cause de ces soulèvements. Avant 1948, il n’existait aucun État juif au Moyen-Orient depuis près de 2 000 ans. Partout en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, l’islam avait été la religion dominante pendant quatorze siècles, quelques minorités chrétiennes et juives y étant disséminées ici et là. La naissance soudaine d’un pays juif indépendant a créé de l’hostilité chez des centaines de milliers d’Arabes partout dans la région et a entraîné de nombreux conflits depuis lors.

Il ne fait aucun doute que l’établissement de l’État d’Israël a fait monter le mercure dans la région.

« La guerre qui devait mettre fin à toutes les guerres » fait place à la « paix qui doit mettre fin à toute paix »

La Première Guerre mondiale fut la troisième cause de la situation complexe que l’on connaît actuellement au Moyen-Orient. Avant 1914, la région était dirigée par le « sultan ottoman ou le shah d’Iran », comme l’a expliqué Fromkin, mais après la Première Guerre mondiale, cette vaste région a été divisée en 22 nations arabes, hostiles à l’égard de l’Iran (la Perse) et d’Israël – certaines d’entre elles étant même très hostiles les unes envers les autres !

Fromkin s’est inspiré du fait que la Première Guerre mondiale était décrite comme étant « la guerre qui allait mettrefin à toutes les guerres » pour intituler son ouvrage. Une fois les traités de paix signés, le feld-maréchal Earl Wavell, un officier qui avait servi sous les ordres du général britannique victorieux Edmund Allenby, au Moyen-Orient, a commenté la situation de façon prophétique : « Après “la guerre qui allait mettre fin à toutes les guerres”, ils semblent avoir assez bien réussi, à Paris, à créer une “paix qui va mettre fin à la paix” ». Près d’un siècle plus tard, la région demeure la principale source de conflits dans le monde, après plusieurs siècles de paix relative sous le règne des Ottomans.

Même si les prophéties bibliques sont très claires sur l’issue finale du bouleversement actuel au Moyen- Orient et dans le nord de l’Afrique, elles ne donnent pas beaucoup de détails sur les événements qui surviendront d’ici là. Cependant, elles nous donnent une indication à laquelle nous devons prêter attention.

L’espoir de rétablir le califat

Une autre cause des troubles actuels était le désir d’Oussama Ben Laden, parmi d’autres, de restaurer le califat islamique qui couvrait jadis l’ensemble de cette région, voire un territoire encore plus vaste. Le califat – un empire islamique régi par un calife, un successeur spirituel de Mahomet – n’existe plus depuis près d’un siècle, depuis qu’il a été aboli à la suite de la défaite de la Turquie, au cours de la Première Guerre mondiale.

Dans l’esprit des islamistes extrémistes comme Ben Laden, aucune paix ne régnera tant que le califat ne sera pas restauré. Ceuxci espèrent que le bouleversement actuel mène le monde dans cette direction. Ils rêvent de la venue d’une oumma, soit une communauté islamique dirigée par un seul calife, régie par la charia (loi islamique) – réunissant d’abord tous les territoires qui appartiennent ou qui ont déjà appartenu aux musulmans, de l’Espagne à l’Indonésie, puis, finalement, le monde entier.

Même si les prophéties bibliques sont très claires sur l’issue finale du bouleversement actuel au Moyen-Orient et dans le nord de l’Afrique, elles ne donnent pas beaucoup de détails sur les événements qui surviendront d’ici là. Cependant, elles nous donnent une indication à laquelle nous devons prêter attention.

Et il est clair que le Moyen-Orient se situe au coeur des prophéties bibliques.

Turbulences à venir au Moyen-Orient

Lorsque les disciples de Jésus-Christ ont interrogé Ce dernier au sujet des événements qui mèneraient à Son retour sur Terre, Il a répondu : « Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche. » (Luc 21:20)

Jérusalem a fait l’objet de plus de conflits que toute autre ville du monde. Au cours du dernier siècle, elle a été au centre d’une guerre régionale à quatre reprises (1917, 1948, 1967 et 1973), sans compter les escarmouches relativement mineures et encore plus fréquentes. Le Mont du Temple, au coeur de la Vieille Ville de Jérusalem, est le bien immobilier le plus disputé du monde, étant sacré pour les juifs, en tant que site des temples construits par Salomon, Zerubbabel et Hérode le Grand, et sacré pour les musulmans, en tant que lieu de la présumée ascension de Mahomet au ciel.

Les prophéties de l’Ancien Testament indiquent que les Juifs (la tribu biblique de Juda) allaient s’installer de nouveau en Terre Sainte avant le retour du Christ. Et la tribu de Juda fait figure de proue autour des événements de la fin des temps : « Voici, le jour de l`Éternel arrive… Je rassemblerai toutes les nations pour qu`elles attaquent Jérusalem… L`Éternel paraîtra, et il combattra ces nations… Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l`orient… Juda combattra aussi dans Jérusalem. » (Zacharie14:1-4, Zacharie14:14)

Il est clair que cette prophétie n’a pas encore été réalisée.

Cette ville est également centrale pour la foi chrétienne comme étant le lieu de la mort, de la sépulture et de la résurrection de Jésus-Christ, et celui de nombreux autres événements survenus pendant Sa vie et Son ministère. Au cours de l’Histoire, les nations situées à l’extérieur du Moyen- Orient ont détenu des intérêts directs dans cette région.

Il est intéressant de noter qu’à l’heure actuelle, des centaines de millions de chrétiens attendent le retour du Christ au cours de leur vie, tandis que de nombreux juifs attendent Sa venue pour la première fois et, que des centaines de millions de musulmans attendent le retour de leur Messie, le Mahdî ou le « Bien-guidé ».

Évidemment, cela vient compliquer davantage la situation déjà complexe du Moyen-Orient.

Émeutes et manifestations secouent le Moyen-Orient

À tout cela, viennent s’ajouter les nombreux événements récents d’agitation politique dans la région.

En grande partie, ceux-ci ont été provoqués par la présence d’un problème qui y est fort répandu : les difficultés financières qui donnent l’impression aux gens, en particulier aux jeunes, d’être privés de leurs droits. Les manifestations et les émeutes survenues un peu partout dans la région ont été déclenchées par des organisateurs exploitant le taux de chômage croissant chez les jeunes et les prix des aliments à la hausse.

Bien entendu, le Moyen-Orient n’est pas le seul endroit du monde à éprouver ce problème. Des manifestations et des émeutes semblables ont été lancées ici et là en Europe, à la suite d’annonces de mesures d’austérité, et les manifestations organisées dans certaines villes américaines contre les compressions budgétaires se rangent dans cette même catégorie. Des millions de personnes partout dans le monde se sentent pauvres et défavorisées, et luttent pour satisfaire à leurs besoins humains fondamentaux tels que la nourriture, un emploi et un logement.

C’est un sentiment de désespoir qui a mené Mohamed Bouazizi, de Tunisie, à s’immoler par le feu le 17 décembre 2010, déclenchant manifestations et émeutes. Exactement quatre semaines plus tard, le président de la Tunisie s’est enfui en Arabie saoudite après avoir été au pouvoir pendant près de 24 ans, mettant ainsi fin à l’une des nombreuses dictatures de l’Afrique du Nord. Tout ce que Bouazizi désirait, c’était de faire vivre sa famille, mais des fonctionnaires mesquins ne cessaient de lui demander des pots-de-vin, pour qu’il puisse poursuivre ses activités commerciales de vendeur ambulant, situation des plus courantes partout dans le monde.

La Tunisie ayant servi de catalyseur, l’agitation politique s’est répandue en Égypte, pour aboutir au même résultat : la chute d’une dictature qui avait duré plus de 30 ans. Cette même agitation a rapidement infecté d’autres pays de la région, où les régimes en place ont vite annoncé une réforme ou choisi des mesures de répression appliquées d’une main de fer afin de demeurer au pouvoir.

Les manifestations tenues dans tout le Moyen-Orient ont été invariablement suscitées par un taux de chômage élevé, desprix d’aliments à la hausse, un manque de libertés fondamentales, des conditions de vie généralement médiocres et un sentiment de désespoir.

En Occident, on espérait que la démocratie et les libertés fondamentales se répandraient et que ce serait une autre année de révolutions libératrices, tout comme celle de 1989, alors que le monde communiste a fait place à des sociétés plus libres.

Bon nombre de citoyens de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient aspiraient également à la démocratie, mais pas nécessairement à l’occidentale. La démocratie est associée à la prospérité, ce qui est positif, mais qu’en est-il de l’égalité des droits pour la femme et toutes les religions ? Ces principes n’ont que peu de chances de se voir appliquer à quelque endroit que ce soit dans le monde arabe !

Derrière les événements survenus en Égypte : une réalité qui fait réfléchir

Dans un article du Wall Street Journal publié le 29 mars 2011, Bret Stephens, spécialiste du Moyen-Orient et ex-rédacteur en chef du quotidien The Jerusalem Post, a écrit ce qui suit dans un article intitulé Egypt – the Hangover (L’Égypte, un lendemain de veille) : « “L’Occident semble convaincu que la révolution a été menée par des forces démocratiques laïques”, a déclaré mon ami égyptien Mahmoud. “On en a fini avec ce mythe. Ce qui signifie que, soit l’ordre ancien” – c’est-à-dire, dans son esprit, le régime militaire – “demeure au pouvoir, soit que nous sommes en voie d’être dominés par l’Islam”. »

« Les coptes d’Égypte, représentant 15 % de la population et le groupe non musulman le plus important du Moyen-Orient, ont de bonnes raisons d’être inquiets. Même si les manifestants de la place Tahrir ont fait preuve de solidarité interreligieuse, le sentiment de camaraderie est vite en train de faire place à la norme pernicieuse pré- Tahrir. Plus tôt ce mois-ci, une église copte du sud du Caire a été rasée par un incendie, le prétexte étant une relation amoureuse copte-musulmane inadmissible. Cet épisode semblerait presque grotesque s’il n’était pas si courant en Égypte et s’il n’avait pas des conséquences souvent mortelles.

« Cette menace qu’affronte la communauté copte nous rappelle également qu’au-delà de l’Association des Frères musulmans, il y a également les salafistes d’Égypte qui sont encore plus fondamentalistes [les adeptes de l’islam des origines, en quelque sorte]. “ Le problème, ce n’est pas qu’ils soient devenus plus forts depuis la révolution,” explique Mahmoud, “c’est qu’ils sont devenus plus audacieux. Dans certains quartiers pauvres, il n’y a aucun groupe pour faire contrepoids à leur domination de la rue. Ils ne craignent pas le gouvernement et ils ne craignent pas d’être poursuivis en justice.”

« Ahmed, un autre ami de Mahmoud, s’arrête pour le saluer. Ahmed étant graphiste, il a décroché un poste convoité dans une agence de publicité deux jours avant le début des manifestations de la place Tahrir, il a été mis à pied quelques jours plus tard et demeure en chômage depuis. Même si la majorité des gens l’ont déjà oublié, les sept dernières années se sont avérées positives sur le plan économique pour l’Égypte, grâce au programme de libéralisation de l’ancien premier ministre, Ahmed Nafiz – un cas classique, en rétrospective, de révolution résultant d’attentes grandissantes de la population.

« Mais c’est maintenant chose du passé. Les investisseurs étrangers se méfient de l’Égypte, de même que les touristes, et la junte militaire actuellement au pouvoir s’est lancée dans une chasse aux sorcières contre les gens qui faisaient partie du « cabinet d’hommes d’affaires » qui ont donné à l’Égypte ses brèves années de croissance, mais qui servent maintenant de boucs émissaires pratiques pour une junte militaire pressée d’affirmer sa bonne foi populiste [auprès d’une population qui favorise le fondamentalisme islamique].

« Je suis retourné plus tard à l’hôtel pour écouter le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, et l’ambassadrice des États- Unis, Margaret Scobey, faire des évaluations positives des faits récents survenus dans ce pays. Qui croire ? Les Égyptiens laïques eux-mêmes ou l’équipe qui, il y a à peine quelques semaines, avançait que le régime de Moubarak ne pouvait absolument pas tomber ? »

Pendant que les médias occidentaux s’intéressent surtout au conflit qui prend de l’ampleur en Libye et à l’imposition par l’Occident d’une zone d’exclusion aérienne, nous devrions nous rappeler que d’autres conflits persistent toujours.

Certes, ce bouleversement actuel pourrait mener au triomphe des extrémistes islamiques, ce qui créerait encore plus d’ennemis comme l’Iran pour les États-Unis. Mais dans ce cas-ci, la similarité avec l’Iran s’arrête là. L’Iran est composé en grande majorité de musulmans chiites, tandis que les pays arabes appartiennent principalement à l’islam sunnite, et au cours de l’histoire, ces deux branches de l’islam ont rarement fait bon ménage. Environ 85 % des musulmans sont sunnites. Les chiites constituent une minorité et se sont sentis persécutés pendant près de 14 siècles. Un affrontement entre les deux constituerait un conflit majeur, ce qui viendrait perturber l’approvisionnement en pétrole et rendrait le monde beaucoup plus dangereux.

Les contraintes d’une intervention américaine

Robert Kaplan, un membre principal du Center for a New American Security, écrivait également dans le Wall Street Journal du 26 mars 2011, un article intitulé The Middle East Crisis Has Just Begun (La crise du Moyen-Orient vient à peine de commencer) : « Les États-Unis ont beau être une démocratie, ils sont également une puissance favorisant le statu quo, et dont la position dans le monde dépend de celui-ci. Au Moyen-Orient, le statu quo est insoutenable, parce que les populations ne craignent plus leurs dirigeants.

« Chaque pays est maintenant en jeu. Même en Syrie, où les services de sécurité font preuve d’une horreur inqualifiable, des manifestations ont été signalées dans plusieurs villes et des manifestants ont été tués. Il n’y aura aucun moyen d’apaiser les courants religieux, les ethnies et les autres groupes d’intérêt rivaux dans la région, sauf sous forme de représentation démocratique, mais une quasi-démocratie anarchique ne satisfera personne. D’autres groupes feront surface et pourraient se distinguer par leurs régimes arbitraires ou oppressifs.

« Quelle que soit l’issue de la situation en Libye, cela ne sera pas nécessairement un baromètre pour le Moyen-Orient. Le mouvement vert iranien [demandant une réforme démocratique en Iran] sait que les forces aériennes ou navales occidentales ne vont pas bombarder l’Iran en cas d’émeute populaire ; le message que nous transmettons à la région est donc ambigu. Parce que mis à part l’Iran et les exceptions défendables de la Syrie et de la Libye, les révoltes démocratiques de la région ne représentent aucun avantage à court terme pour les États-Unis. En fait, elles pourraient être assez négatives pour nos intérêts, alors même qu’elles se révèlent irrépressibles. »

Pendant que les médias occidentaux s’intéressent surtout au conflit qui prit de l’ampleur en Libye et à l’imposition par l’Occident d’une zone d’exclusion aérienne, nous devrions nous rappeler que d’autres conflits persistent toujours. Comme Robert Kaplan l’explique si bien :

« Notre principale ressource en matière de sécurité nationale est le temps que nos principaux décideurs peuvent consacrer à un problème, de sorte qu’il est essentiel d’éviter toute distraction. Les guerres en Afghanistan et en Iran, la fragilité du Pakistan, la ruée de l’Iran vers la puissance nucléaire, une éventuelle réaction miliaire israélienne – voilà des défis importants qui font toujours partie du paysage. Sans parler de la montée de la puissance navale chinoise et des tentatives actuelles de Beijing de finlandiser une bonne partie de l’Asie de l’Est.

« Ne nous racontons pas d’histoires. En politique étrangère, toutes les questions morales sont une affaire de puissance. Nous sommes intervenus deux fois dans les Balkans dans les années 1990, simplement parce que le dictateur yougoslave Slobodan Milosevic ne possédait aucune arme nucléaire et ne pouvait riposter contre nous, contrairement aux Russes, dont la destruction de la Tchétchénie n’a suscité aucun désir d’intervention de notre part (pas plus que le nettoyage ethnique effectué ailleurs dans le Caucase, car il s’agissait de la sphère d’influence de la Russie).

« À l’heure actuelle, venir en aide aux rebelles libyens en difficulté ne nuit pas à nos intérêts, de sorte que nous intervenons pour défendre les droits de la personne en Libye. Mais le fait d’aider les chiites en difficulté au Bahreïn ou les manifestants contre le régime au Yémen sacrifierait nos principaux alliés, de sorte que nous n’intervenonspas lorsque des manifestants y sont tués dans la rue. » (ibid.)

Le fait est que les États-Unis ne peuvent pas, de façon cohérente, apporter leur soutien à la démocratie au Moyen-Orient, tout en maintenant leur domination dans cette région.

Le soutien des mouvements démocratiques pourrait se retourner contre nous et mener à la prise du pouvoir par des gouvernements anti-occidentaux, y compris des régimes extrémistes islamiques. Si les États- Unis veulent maintenir leur statut de superpuissance mondiale, ils doivent continuer de dominer le Moyen-Orient, source principale d’approvisionnement énergétique de la planète et zone géographique stratégiquement située au carrefour de trois continents – l’Europe, l’Asie et l’Afrique. L’enjeu est énorme pour le monde occidental, dans cette partie de la planète.

La prophétie de Daniel concernant un conflit entre deux empires

Une prophétie biblique indique que deux nouvelles puissances importantes deviendront bientôt des protagonistes au Moyen- Orient. Peut-être « nouvelles » pour le monde moderne, mais il s’agit en fait de puissances ressuscitées du passé, au même sens que le cas d’Israël.

À la suite de deux révoltes juives qui ont été étouffées par les Romains en 70 apr. J.-C. et en 135 apr. J.-C., respectivement, les juifs ont été dispersés dans le monde entier, jusqu’à la naissance d’un État-nation juif en 1948. Dieu a révélé au prophète biblique Daniel des événements qui allaient advenir au peuple juif au cours des siècles à venir.

Daniel était détenu à Babylone pendant le règne du roi Nabuchodonosor et de ses successeurs sur le trône babylonien. Il a survécu à la chute de Babylone en octobre 539 av. J.-C. et a vécu à l’époque de la conquête perse par Cyrus le Grand, alors que Babylone est tombée sous le règne de Darius le Mède.

Le chapitre 11 du livre de Daniel contient une prophétie des plus stupéfiantes et tellement détaillée qu’elle n’a pu lui être révélée que par Dieu seul. À l’époque de Darius le Mède (Daniel 11:1), Daniel a prophétisé le conflit qui allait survenir entre la Perse et la Grèce, en révélant que « il s`élèvera un vaillant roi, qui dominera avec une grande puissance » – une prophétie au sujet d’Alexandre le Grand, qui allait vivre deux siècles plus tard.

« Et lorsqu`il se sera élevé, son royaume se brisera et sera divisé vers les quatre vents des cieux » – se référant au fait que la mort d’Alexandre, en 323 av. J.-C., à l’âge de 32 ans, allait mener à la division de son empire entre quatre de ses généraux (connus sous le nom de « diadoques »).

Deux de ces généraux revêtent une importance biblique particulière. L’un d’eux était Séleucos, qui a pris possession de vastes territoires à l’est d’Antioche, au nord de Jérusalem. L’empire, établi en 312 av. J.-C., s’étendait d’un bout à l’autre de l’Inde et de l’Afghanistan actuels, et incluait tout ce qui avait été la Perse et une grande partie de Babylone. Séleucos et ses successeurs sont appelés dans ce chapitre le « roi du Nord ». Leur empire devait durer jusqu’à ce que les Romains s’en emparent près de 250 ans plus tard, en en faisant une province romaine en 63 av. J.-C.

Au sud de Jérusalem se trouvait la dynastie d’un autre général d’Alexandre, Ptolémée. Cette dynastie a duré trois siècles, jusqu’à la mort de la fameuse reine Cléopâtre, en 30 av. J.-C., après quoi l’empire de celle-ci a été annexé par Rome. Cet empire est appelé le « roi du midi » dans la prophétie de Daniel.

Lorsque les rois du Nord et du Midi se sont fait la guerre, ils ont parfois piétiné les juifs qui se trouvaient au milieu de l’action. Les détails de ce conflit permanent entre ces dirigeants et de leurs répercussions en Terre Sainte constituent la substance du chapitre 11, qui regroupe plus de 150 ans d’histoire, allant du règne d’Alexandre jusqu’à l’époque d’Antioche IV (surnommé Épiphane), qui a profané le temple de Jérusalem, autour de 168 av. J.-C.

À partir de ce moment, la prophétie cesse de porter sur l’interaction entre les deux dynasties et les juifs. Toutefois, ce n’est pas la fin du roi du Nord ni du roi du Midi.

Des prophéties bibliques de la fin des temps qui doivent s’accomplir

Au verset 40, on retrouve ces deux rois, « au temps de la fin », lorsque « le roi du midi se heurtera contre lui » – le roi du Nord.

Pourquoi mentionne-t-on de nouveau ces deux rois soudainement « au temps de la fin », un terme utilisé pour décrire les événements de la fin des temps menant au retour du Messie ?

En partie en raison de la restauration de la nation juive au Moyen-Orient. Pendant près de 2 000 ans, il n’existait aucune nation juive pouvant être influencée par quelque événement que ce soit, et toute cette prophétie porte sur les juifs et sur la façon dont ils seront touchés par ces puissances. Maintenant que l’État juif (officiellement appelé Israël, mais en réalité composé de descendants de l’ancien royaume israélite de Juda, qui était distinct du royaume d’Israël) est restauré, les événements se déroulant au Moyen-Orient sont de nouveau pertinents pour les juifs.

Mais une autre raison concerne le fait qu’il y aura de nouveau des puissances majeures au nord et au sud de Jérusalem qui entreront en conflit, et que cette conflagration majeure touchera le peuple juif.

L’ancien roi du Midi régnait à partir de l’Égypte. Sur 22 pays arabes, l’Égypte est l’État le plus populeux et a longtemps été le plus influent. Lorsque le roi Farouk a été détrôné par l’armée en 1952, les jeunes révolutionnaires qui ont pris le pouvoir ont provoqué des révolutions semblables partout dans le monde arabe.

De même, la révolution de cette année (suscitée par les événements survenus en Tunisie) a servi de facteur déclencheur aux manifestations, aux émeutes et à la chute de gouvernements ailleurs au Moyen-Orient. La toute dernière nation à être bouleversée par des émeutes et des manifestations est la Syrie, laquelle était unie à l’Égypte au cours des années 1960.

Comme Bret Stephens l’expliquait, l’issue la plus probable de la crise actuelle en Égypte est soit une victoire de la part des fondamentalistes islamiques, soit la poursuite du régime militaire. Comme l’armée dirige le pays depuis plus de 60 ans sans parvenir à satisfaire la population, il semble tout à fait possible que les extrémistes islamiques finissent par triompher, que ceux-ci soient dirigés par les Frères musulmans ou par les salafistes. Cette tendance pourrait également s’étendre sur l’ensemble de la région.

Pourrait-on voir apparaître un nouveau califat ?

L’une des issues possibles des événements survenus en Égypte et dans d’autres pays arabes est l’établissement d’un califat partiel du type envisagé par Oussama ben Laden et d’autres. Il ne s’étendrait pas de l’Espagne à l’Indonésie, mais il pourrait certainementinclure plusieurs pays du nord de l’Afrique et du Moyen-Orient.

Ben Laden lui-même était un wahhabite, soit le membre d’un courant religieux extrémiste et violent, basé en Arabie saoudite. Si les soulèvements de la région s’étendent jusqu’à ce pays, le premier producteur de pétrole à l’échelle mondiale, cette région pourrait devenir très hostile à l’égard des pays occidentaux – et les résultats pourraient s’avérer dévastateurs.

Cela mènerait probablement à un conflit entre sunnites et chiites, un conflit qui existe déjà au Bahreïn, où un monarque sunnite règne sur un pays majoritairement chiite. Le Bahreïn abritant une importante base militaire américaine, les États-Unis ne se rangeront probablement pas du côté de ceux qui exigent la démocratie, car cela irait à l’encontre de leurs intérêts de voir la majorité prendre le pouvoir.

Pour que cette prophétie biblique se concrétise, un scénario possible, étant donné le climat actuel, serait qu’un puissant « roi du midi » unifie divers pays de l’islam sunnite contre un « roi du Nord ressuscité ».

Qu’en est-il du roi du Nord ?

Dans l’Antiquité, le roi du Nord a été conquis et son territoire a été absorbé par les Romains au premier siècle av. J.-C. – Rome étant devenue, du point de vue prophétique, le roi du Nord. La Bible montre qu’une renaissance de l’Empire romain sera la prochaine superpuissance à faire son apparition sur la scène mondiale et à supplanter les États-Unis. (Pour en savoir davantage, demandez ou téléchargez notre brochure gratuite intitulée L’Apocalypse dévoilée.)

Basée en Europe, cette puissance qu’est « la bête » sera constituée de l’union de 10 « rois » ou chefs. (Apocalypse 17:12) « Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n`ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête. » (Apocalypse 17:12-13)

Lorsque le roi du Midi attaquera le roi du Nord, « Et le roi du septentrion fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec de nombreux navires. » (Daniel:11:40)

Il est fort possible que les événements actuels en Afrique du Nord et au Moyen- Orient puissent contribuer à catalyser l’apparition de la dernière superpuissance européenne prophétisée ici. L’actualité montre le besoin urgent d’une Europe solidifiée, en particulier maintenant que les États-Unis sont dépassés par leurs obligations financières et autres, et peu enclins à assumer de nouveaux engagements.

Ce qui survient à l’heure actuelle pourrait fort bien être un avant-goût des événements prophétisés dans les derniers versets du chapitre 11 du livre de Daniel. Au moment où nous rédigeons cet article, quelques pays européens sont impliqués dans la zone d’exclusion aérienne et le blocus d’armements navals de l’OTAN contre le régime libyen de Mouammar Kadhafi, lequel les a provoqué depuis près de 40 ans.

La Grande-Bretagne et la France collaborent contre la Libye. Les États-Unis, qui prennent déjà part à deux conflits majeurs dans la région, ont fourni avec réticence la majeure partie des moyens militaires à la coalition de l’OTAN. Éloquemment, l’Allemagne ne s’en mêle pas. Le pays européen le plus puissant semble préférer faire cavalier seul en matière de politique extérieure. Étant donné que l’Allemagne fera presque certainement partie de l’un des 10 pays formant la puissance finale de « la bête », cela est un fait intéressant en soi.

Que les soulèvements actuels nous mènent directement ou non aux événements prophétisés dans le chapitre 11 du livre de Daniel, ces derniers ne tarderont certainement pas à venir. Nous devons assurément garder un oeil sur le Moyen-Orient et les événements qui s’y déroulent !