CHAPITRE 4 : La Fête de la Pentecôte : les prémices de la moisson divine

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CHAPITRE 4 : La Fête de la Pentecôte

les prémices de la moisson divine

Pour révéler Son plan de salut pour l'humanité, Dieu a calqué Ses jours saints annuels sur les moissons au Moyen Orient (Lévitique 23:9-16 ; Exode 23:14-16). Si Son peuple récoltait les fruits de la terre à trois saisons, trois moissons, comme l'indiquent également les jours saints divins, parallèlement, Dieu récolte en plusieurs étapes la moisson des âmes pour la vie éternelle dans Son Royaume. Les jours saints revêtent tous un sens profond, individuellement, mais leurs symbolismes respectifs forment aussi un tout, collectivement. Ils nous expliquent le plan magistral que Dieu accomplit en l'humanité.

Nous avons vu plus haut que la Pâque symbolise le sacrifice volontaire de Christ, pour le pardon de nos péchés et que la Fête des Pains sans levain nous apprend à extirper le péché de nos vies. Le jour saint suivant — la Pentecôte — édifie sur ce fondement clé.

Cette fête a plusieurs noms, du fait de ce qu'elle représente, et du fait de sa date. Elle est connue, par exemple, sous le vocable de « fête de la moisson » (Exode 23:16), puis de « jour des prémices » (Nombres 28:26) ; Jadis, en Israël, c'était la fête des premiers fruits de la moisson printanière.

Elle est également appelée « la fête des semaines » (Exode 34:22), du fait qu'il faut compter sept semaines (+ 1 jour = 50 jours en tout) pour en déterminer la date (Lévitique 23:16). Dans le Nouveau Testament, qui fut rédigé en grec, cette fête est appelée Pentecôte (pentekostos dans l'original) c'est-à-dire « cinquantième » (Nouveau Dictionnaire Biblique, article « Semaines, fête des... »).

Les Juifs emploient le plus souvent « Fête des Semaines » ou Shavouot [en hébreu]. En la célébrant, ils fêtent l'un des événements les plus significatifs de l'histoire du peuple choisi, la révélation par Dieu, de Sa loi au Mont Sinaï.

Mais la Pentecôte ne représente pas seulement le jour où Dieu révéla Sa loi à Son peuple. Par un grand miracle qui eut lieu lors de la première Pentecôte célébrée par l'Église primitive, elle dévoile aussi comment respecter le dessein spirituel inhérent aux lois de Dieu.

Le don de la Pentecôte — le Saint-Esprit

Lors de la première fête des prémices après la résurrection de Jésus-Christ, Dieu communiqua Son Saint-Esprit à cent vingt croyants (Actes 1:15). « Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer » (Actes 2:1-4).

Ce miracle eut lieu à une période où une foule de gens étaient de passage à Jérusalem. Les visiteurs entendirent les disciples s'exprimer dans leur propre langue (Actes 2:6-11). Ces événements étonnants indiquèrent la présence du Saint-Esprit.

Au départ, quand les personnes présentes, à Jérusalem, furent témoins de ce phénomène miraculeux, elles s'étonnèrent. On crut, dans certains cas, que ces croyants étaient ivres (Actes 2:12-13). L'apôtre Pierre, rempli du Saint-Esprit, affirma alors avec force qu'une prophétie de Joël s'accomplissait sous leurs yeux : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair » (Actes 2:17 ; Joël 2:28).

Puis Pierre expliqua, à ceux qui l'écoutaient, qu'ils pouvaient, eux aussi, recevoir ce même Esprit : « Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera » (Actes 2:38-39).

Dieu Se servit de ces miracles et de la prédication de Pierre pour ajouter en un seul jour trois mille personnes à Son Église. Ceux qui acceptèrent se firent baptiser et reçurent le Saint-Esprit (Actes 2:40-41). Depuis cet événement clé, le Saint-Esprit de Dieu est disponible à tous ceux qui se repentent sincèrement, et se font baptiser [par immersion]. La Pentecôte nous rappelle, d'année en année, la descente du Saint-Esprit et la fondation de l'Église de Dieu au Ier siècle de notre ère, mais aussi que Dieu accorde Son Esprit aux croyants se laissant guider par Lui.

La nécessité de posséder l'Esprit de Dieu

Étant humains, nous ne pouvons nous empêcher de pécher occasionnellement (Romains 3:23). Soulignant cette faiblesse humaine innée, Dieu S'écrie, dans Deutéronome 5:29 : « Oh ! S'ils avaient toujours ce même cœur pour me craindre et pour observer tous mes commandements, afin qu'ils soient heureux à jamais, eux et leurs enfants ! »

Comme Dieu l'explique dans ce passage, l'humanité a un problème de cœur. Une connaissance théorique de la loi ne nous permet pas d'avoir les pensées de Dieu. Ressembler à l'Éternel, tant au niveau de nos pensées qu'à celui de nos attitudes et de nos faits et gestes, dépasse notre capacité. Nous ne le pouvons pas tant que nous n'avons pas spirituellement l'aide de l'Esprit de Dieu.

La mentalité divine produit la paix, le bonheur et un souci sincère du bien-être d'autrui. Jésus félicita un jour un docteur de la loi pour avoir bien saisi l'objet, l'essence même, de la loi divine : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même » (Luc 10:27). Ledit docteur de la loi avait cité Deutéronome 6:5 et Lévitique 19:18 — deux livres du Pentateuque. Notre Seigneur confirma que les écrits de l'Ancien Testament sont fondés sur ces deux grands principes de la charité (Matthieu 22:40).

La loi divine, en substance, est une loi d'amour (Romains 13:8-10 ; 1 Thessaloniciens 4:9). Dieu nous ordonne de faire ce qu'Il dit dans Ses commandements parce qu'Il nous aime. À l'intention de ses frères en la foi, qui eux aussi avaient l'Esprit de Dieu, Jean déclara : « Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses commandements. Car l'amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5:2-3).

L'Esprit de Dieu étant présent dans l'Église, ses membres peuvent exprimer l'amour véritable. « Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jean 13:34-35). Le don divin du Saint-Esprit, communiqué pour la première fois lors de la Pentecôte de l'an 31 de notre ère, allait dorénavant permettre à l'Église d'exprimer pleinement l'amour par son respect des commandements de Dieu.

Jésus-Christ : les prémices de la vie éternelle

Les prémices sont les premiers fruits parvenant à maturité lors d'une récolte. A travers la Bible, pour illustrer différents aspects de Son plan de salut, Dieu emploie l'analogie d'une moisson, notamment à propos de la Pentecôte préfigurant les prémices. Israël célébrait cette « fête des semaines » vers la fin du printemps, après les moissons de l'orge et du froment. Pendant la Fête des Pains sans levain, une offrande spéciale des premières céréales — l'offrande de la gerbe agitée — marquait le début de ces moissons se poursuivant pendant les cinquante jours suivants, jusqu'à la Fête de la Pentecôte (Lévitique 23:11). Cette moisson printanière représentait les prémices de toutes les récoltes de l'année.

L'une des premières analogies de la moisson divine évoquée dans le Nouveau Testament est celle de 1 Corinthiens 15:20 : « Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts ». La gerbe agitée devant Dieu pendant la fête des Pains sans Levain représentait Jésus-Christ « le premier-né de toute la création » et « le premier-né d'entre les morts » (Colossiens 1:15 ; Colossiens 1:18).

Christ Se présenta devant Son Père le dimanche après Sa résurrection, le jour de la fête des Pains sans Levain où l'on faisait l'offrande de la gerbe agitée, étant « les prémices » de la grande moisson divine dans le Royaume de Dieu.

Tôt, le premier jour de la semaine (le dimanche matin de très bonne heure), quand il faisait encore nuit, Marie de Magdala se rendit au tombeau et découvrit que la pierre scellant ce dernier avait été ôtée (Jean 20:1). Jésus était déjà ressuscité. Elle courut prévenir Pierre et Jean de ce que Jésus n'était plus dans le tombeau. Les deux hommes se hâtèrent de s'y rendre et s'aperçurent qu'effectivement le corps de Jésus n'y était plus (Jean 20:2-10). Les disciples s'étant retournés chez eux, Marie, qui était restée près du sépulcre et qui pleurait, « vit Jésus debout » (Jean 20:14). Quand enfin elle Le reconnut (Jean 20:16), Jésus ne lui permit pas de Le toucher car, dit-Il, « je ne suis pas encore monté vers mon Père » (Jean 20:17).

Plus tard le même jour, Jésus se matérialisa de nouveau et, cette fois-ci, Il permit à plusieurs femmes de Le toucher (Matthieu 28:9). Ses propres paroles indiquent qu'entre le moment où Marie de Magdala Le vit et celui où Il permit aux femmes de Le toucher, Jésus Se rendit au ciel auprès du Père pour y être agréé en tant qu'offrande de la gerbe agitée comme « prémices » !

La cérémonie de la gerbe agitée, pratiquée par l'ancien Israël, préfigurait l'acceptation de Jésus-Christ par Son Père comme « les prémices de ceux qui sont morts » (1 Corinthiens 15:20).

L'Église des prémices

Dans Romains 8:29, Paul décrit Jésus-Christ comme « le premier-né de plusieurs frères ». Mais ce n'est pas tout. L'Église elle-même représente, elle aussi, les « prémices » de la moisson divine. Parlant de notre Père céleste, l'apôtre Jacques précise : « Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures » (Jacques 1:18).

L'Esprit de Dieu en nous, nous identifie et nous sanctifie, nous met à part en tant que chrétiens. « Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas », a déclaré l'apôtre Paul. « Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Romains 8:9 ; Romains 8:14).

Paul décrit l'Église comme ceux ayant « les prémices de l'Esprit » (Romains 8:23), et il décrit une partie des membres de l'Église du Ier siècle comme « les prémices de l'Asie » (Romains 16:5) ou « les prémices de l'Achaïe » (1 Corinthiens 16:15).

On comprend l'importance de l'identification de ces chrétiens comme « prémices » en étudiant des passages comme Jean 14:6, où Jésus déclare : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ».

Combien d'êtres humains, à travers les siècles, ont vraiment accepté et mis en pratique le mode de vie enseigné par Jésus ? De nos jours encore, nombreux sont ceux ne sachant rien, ou presque, de Jésus-Christ. Comment Dieu compte-t-Il S'y prendre pour offrir le salut à ces gens-là ?

On ignore généralement que le Créateur de toutes choses a un plan méthodique illustré par Ses jours saints, pour sauver toute l'humanité.

Il souhaite offrir à tous les êtres humains, le don de la vie éternelle. Dans le temps présent, Dieu ne fait que débuter Sa moisson spirituelle pour Son Royaume.

L'apôtre Paul en était fort conscient : « Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts […] Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement » (1 Corinthiens 15:20 ; 1 Corinthiens 15:22-23). Tous les appelés et les élus de Dieu en l'ère présente font partie, avec Christ, des « prémices de ses créatures » (Jacques 1:18).

N'est pas appelé qui veut. Il est clair, d'après la Bible, que c'est Dieu qui appelle (Jean 6:44 ; Jean 6:65). Notre Créateur maîtrise la chronologie de Sa moisson. En fondant Son Église, en accordant le don de Son Esprit à certains croyants le jour de la Pentecôte en l'an 31 de notre ère, Il élargissait Sa moisson. Il amorçait ce que le prophète Joël avait prophétisé, qu'il finirait, Lui, Dieu, par communiquer Son Esprit à « toute chair » (Joël 2:28-29 ; Actes 2:14-18).

Le Saint-Esprit à l'œuvre

La venue du Saint-Esprit modifia de manière sérieuse la vie des premiers chrétiens. Le livre des Actes est rempli de récits concernant l'impact spirituel remarquable de l'Église primitive sur la société environnante. Et cette transformation était si évidente que les non-croyants accusaient les chrétiens d'avoir « bouleversé le monde » (Actes 17:6). Telle était la puissance dynamique et miraculeuse du Saint-Esprit.

Pour comprendre pleinement comment l'Esprit de Dieu peut œuvrer avec nous et en nous, nous devons comprendre sa nature. L'Esprit-Saint, contrairement aux enseignements de la plupart des Églises dites « chrétiennes » n'est pas une personne formant, avec le Père et le Fils, une « Sainte Trinité ». Les Écritures décrivent le Saint-Esprit comme la puissance de Dieu à l'œuvre dans nos vies (Actes 1:8 ; Romains 15:13 ; Romains 15:19), la même puissance qui était à l'œuvre dans le ministère de Jésus-Christ (Luc 4:14 ; Actes 10:38).

Cette divine puissance nous permet d'être « conduits par l'Esprit de Dieu » (Romains 8:14). C'était cette même puissance qui transformait la vie des premiers chrétiens, et qui œuvre dans l'Église aujourd'hui. Paul expliqua à Timothée que l'Esprit de l'Éternel « nous remplit de force, d'amour et de sagesse » (2 Timothée 1:7).

La Pentecôte nous rappelle, d'année en année, que notre Créateur accomplit encore des miracles ; Il accorde Son Esprit aux prémices de Sa moisson spirituelle, et les rend capables d'accomplir Son œuvre à travers le monde.