CHAPITRE 4 : « Une nouvelle création » en Christ c. la circoncision

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CHAPITRE 4 : « Une nouvelle création » en Christ c. la circoncision

La pratique juive exigeant que les gentils, c’est-à-dire les non-juifs, soient circoncis afin d’être acceptés dans leur communauté, menaçait l’unité de l’Église primitive. Les apôtres tinrent une conférence spéciale à Jérusalem pour répondre à cette question, afin que la juste perspective de la justification par la foi en, et de, Christ ne soit pas faussée.

À la fin de cette conférence, les apôtres envoyèrent une lettre aux congrégations non-juives pour confirmer par écrit leur décision à ce sujet. Ils l’expliquèrent ainsi : « Ayant appris que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n’avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes. » (Actes 15:24)

Ceux qui troublaient les églises d’Antioche et des autres régions, essayaient de convaincre les chrétiens non-juifs en leur disant : « Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. » (Actes 15:1)

Le Nouveau Testament parle d’une circoncision du cœur. Mais même Moïse, longtemps auparavant, avait déjà prophétisé ceci : « L’Éternel, ton Dieu, circoncira ton cœur et le cœur de ta postérité, et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives. » (Deutéronome 30:6)

Paul le confirme également lorsqu’il écrit : « Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’Esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu. » (Romains 2:29) Ainsi, les vrais Juifs – les vrais chrétiens – sont ceux qui sont circoncis spirituellement, ceux qui, grâce au Saint-Esprit ont appris à contenir, à maîtriser leur esprit rebelle géré par la nature humaine, en le soumettant à l’obéissance à Dieu.

De ceux qui insistaient sur le fait que les croyants Gentils devaient observer les aspects symboliques de la loi, plusieurs étaient motivés par un désir d’harmonie avec la communauté juive non-chrétienne. Mais comme nous pouvons le voir au chapitre 2, ces aspects de la loi ne sont plus requis. L’épître aux Hébreux explique la profondeur du sujet mais celle-ci n’avait pas encore été écrite lorsque la question de la circoncision des Gentils causa une crise en Galatie.

Paul souligne l’importance de la mort du Christ

Pour répondre à cette même question, Paul explique aux Galates : « Tous ceux qui veulent se rendre agréables selon la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n’être pas persécutés pour la croix de Christ. » (Galates 6:12)

Dans l’Église primitive du Nouveau Testament, de faux enseignants tentèrent de persuader les gentils convertis qu’ils ne pouvaient pas être justifiées (avoir leurs péchés pardonnés) simplement en se repentant, en croyant à l’Évangile, et en acceptant le sacrifice de Jésus-Christ pour le pardon de leurs péchés.

Ils enseignaient que la justification n’était possible que s’ils étaient physiquement circoncis et s’ils adhéraient aux autres lois temporaires données au Mont Sinaï. Les apôtres rejetèrent catégoriquement cet argument. Paul argumenta avec force à ce sujet dans sa lettre aux Galates.

Les chrétiens Gentils de la province de Galatie étaient poussés à accepter la circoncision et cela afin qu’il n’y ait plus de barrières de fraternisation avec les Juifs. Les Juifs limitaient leur interaction avec les Gentils dans la plupart des activités commerciales. Il était interdit de manger à la même table qu’un Gentil. Au début, même Pierre hésitait à aller à l’encontre de ce tabou (Actes 10:25-29).

Ceux qui troublaient les Galates, faisaient valoir le fait que la circoncision était indispensable afin d’être pleinement accepté au sein du peuple de Dieu (les Juifs). Que la circoncision leur ouvrirait la porte de la fraternisation avec toute la communauté juive. Qu’elle aurait également le pouvoir d’ôter une grande partie des tensions existant entre les chrétiens et les Juifs non-croyants.

Mais, résoudre ces problèmes par la circoncision menaçait de créer un problème d’identité beaucoup plus important. La circoncision physique identifiait uniquement les Juifs comme étant les descendants naturels d’Abraham. Dieu offrait à Ses enfants, Juifs et Gentils, la justification et le salut non par la circoncision physique, mais par Jésus-Christ. Ceux-ci avaient bien compris leur identité en tant qu’enfants justifiés de Dieu, et c’est cette compréhension qui était en jeu, et devait être protégée.

Par conséquent, le but de la lettre de Paul aux Galates était de clarifier le fait que devenir un descendant adopté de Juda (le nom de l’arrière-petit-fils d’Abraham duquel le terme « juif » est un dérivé) par le biais de la circoncision, n’apportait pas le salut aux Gentils. Il en était de même pour les Juifs circoncis. Ils devaient être justifiés par le sang du Christ et vivre ensuite une vie conduite par l’Esprit.

Néanmoins, la plupart des chrétiens gentils de Galatie étaient impressionnés (ou intimidés) par les arguments reliés à la circoncision. Ils pouvaient concevoir que celle-ci leur offrait un moyen raisonnable de changer leur identité sociale ambiguë, car ils n’étaient ni idolâtres ni juifs.

Dieu inspira Paul pour qu’il ait une vue d’ensemble complètement différente. Ce que l’on incitait les Gentils de la Galatie à accepter aurait totalement changé leur façon de percevoir à quel point le sacrifice du Christ étaient important pour eux. Cela aurait plutôt nuit à leur compréhension du fait que c’est la grâce de Dieu qui nous justifie, au travers de la foi au sang versé du Christ, et l’obéissance fidèle qui est produite lorsque Christ demeure en nous par le Saint-Esprit.

Paul pouvait discerner que ce changement les amènerait, de façon tacite, à considérer la circoncision et l’obéissance à la loi comme le moyen d’obtenir la vie éternelle. Cela risquait d’amoindrir leur foi en Christ, en tant que leur Sauveur et Rédempteur. Cela aurait masqué le fait qu’en étant justifiés par la foi, ils avaient déjà obtenu une meilleure identité en tant qu’enfants de Dieu et héritiers de la promesse faite directement à Abraham, une identité bien supérieure à celle accordée par la circoncision physique.

L’argument de Paul était qu’ils n’avaient pas besoin d’être adoptés par les Juifs pour être « Fils de Dieu » et recevoir la vie éternelle (Galates 3:26).

Nous ne sommes pas justifiés « par la loi »

Paul répondit : « Je ne rejette pas la grâce de Dieu ; car si la justice s’obtient par la loi, Christ est donc mort en vain. » (Galates 2:21) Croire que l’obéissance à la loi par des pratiques physiques (y compris la circoncision) soit un moyen de justification, reviendrait à dire que la foi en Christ notre Rédempteur et Sauveur est inutile ou insuffisante. 

En fait, la justification passerait du domaine de la miséricorde et du pouvoir d’agir que nous accorde la foi, à celui d’une simple reconnaissance de dette – quelque chose que l’on pourrait mériter ou repayer en obéissant avec diligence, et de par nos propres efforts. Ce serait ignorer les Écritures stipulant que l’humanité entière est « sous le péché, afin que ce qui avait été promis soit donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. » (Galates 3:22)

Après avoir péché, tout effort dont une personne pourrait faire preuve pour obéir minutieusement à la loi, n’importe quelle loi, avec le plus de diligence possible ne pourrait jamais lui accorder d’obtenir le pardon de ses péchés.

Le miracle d’une « nouvelle création »

Nous devrions, tout comme Paul, insister sur le fait que la Nouvelle Alliance est une circoncision du cœur – c’est devenir une « nouvelle création » en Christ. C’est le miracle de Dieu qui écrit Sa loi dans nos cœurs et dans nos esprits grâce au Saint-Esprit, et non par une circoncision physique.

Comment reçoit-on le Saint-Esprit ? Cela nous est démontré au commencement de l’Église – le jour où le Saint-Esprit fut donné aux disciples pour la première fois.

« Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » (Actes 2:38)

Aucune œuvre, d’aucune sorte, ne peut nous octroyer la rémission des péchés ou le don du Saint-Esprit ! Bien que la repentance et la foi soient des conditions à remplir, toutes deux sont néanmoins des dons de la grâce qui résultent du sacrifice du Christ pour nous.

Par conséquent, Paul entre dans le vif du sujet en disant : « O Galates dépourvus de sens ! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ? Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : Est-ce par les œuvres de la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou par la prédication de la foi ? Etes-vous tellement dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ? [C’est à dire, la circoncision] » (Galates 3:1-3)

Accepter la nécessité d’une circoncision physique, et probablement d’autres aspects cérémoniels de la loi, aurait constitué un déni implicite du fait que la justification par le Christ nous est suffisante. Ce serait substituer les « œuvres physiques de la loi » au sacrifice et à l’aide de Christ.

La loi n’est pas le problème

La question n’était pas de savoir si la loi de Dieu est bonne ou mauvaise. Il s’agissait de savoir s’il est possible, simplement en observant la loi, de mériter le pardon des péchés et la vie éternelle. Est-il même possible à l’Homme, de par ses propres efforts, de répondre aux exigences de Dieu en matière d’obéissance véritable ? L’idée que Paul voulait exprimer était que par les « œuvres de la loi », une personne ne peut rien mériter qui aurait le pouvoir de la justifier. L’idée même qu’il soit possible de mériter, ou de gagner le pardon et le salut, n’a tout simplement aucun sens.

La loi définit le péché et en fixe la pénalité. Rien n’a jamais changé à cet égard. Mais la loi ne pardonne pas le péché, elle ne le peut pas. Elle ne fournit aucun moyen de racheter ses péchés où de regagner son innocence après avoir commis le péché.

C’est pourquoi Paul explique qu’une fois les transgressions commises, il est vain de chercher le pardon et la justification par les œuvres de « la loi » – parce que « tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction ; car il est écrit : Maudit est quiconque n’observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique. » (Galates 3:10)

Notez que la malédiction – la peine de mort – est sur ceux qui négligent de faire tout ce qui est dans la loi. La loi en elle-même ne constitue pas la malédiction.

La loi exige la peine de mort pour tous ceux qui désobéissent, et non pas pour ceux qui ont toujours été obéissants, comme ce fut le cas de Jésus-Christ ! La malédiction (la mort) ne s’abat pas sur ceux qui observent la loi, mais sur ceux qui la transgresse (lisez l’article « La malédiction de la loi »).

Notre Sauveur Jésus-Christ prit sur Lui la culpabilité spirituelle et la peine de mort qui en découle pour toute l’humanité. Le sacrifice du Christ permet que nous soyons pardonnés et justifiés de nos péchés. Le pardon ne vient d’aucune des œuvres que nous pourrions faire, car Christ étant le seul à n’avoir jamais péché, a pu payer à notre place la « malédiction », où la peine de mort que nous méritions à cause de nos péchés. Si nous ne nous repentons pas – c’est-à-dire si nous ne cessons pas de pécher (Jean 8:11) – nous périrons (Luc 13:3 ; Luc 13:5).

Nous avons été crucifiés avec Christ

Si nous nous repentons et que nous avons foi dans le fait que Christ est mort à notre place, Paul explique que Dieu nous considère comme ayant été « crucifiés » avec Christ. « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2:19-20)

Le fait que Jésus-Christ ait dû payer l’amende de la mort que requiert la loi pour nos transgressions, démontre que Dieu considère Sa loi comme étant toujours en vigueur. Ses exigences devaient être satisfaites.

Jésus pris sur Lui la punition de la loi à notre place, pour que la grâce de Dieu soit mise à notre disposition. Par conséquent, continue Paul « Je ne rejette pas la grâce de Dieu ; car si la justice s’obtient par la loi, Christ est donc mort en vain. » (Galates 2:21)

La conclusion de Paul est basée sur ces vérités essentielles : une fois que les coupables ont encouru la peine de mort, la loi n’a aucun pouvoir de les en délivrer.

Par conséquent, lors de Sa crucifixion, Jésus-Christ paya à notre place la peine de mort qui est l’amende de nos péchés.

Après avoir reconnu nos péchés par le repentir, si nous avons foi que la mort du Christ satisfait l’exigence légale de la peine de mort que nous avons encourue, et si nous nous engageons désormais à Lui obéir, avec Son aide, c’est alors que Dieu estime que nous sommes « morts selon la loi » et donc, réconciliés avec Lui.

Pour que nous puissions être considérés comme morts selon la loi, il faut que celle-ci soit toujours en vigueur. La justification serait vide de sens s’il n’y avait aucune loi à transgresser.

Ce n’est qu’en étant pardonnés de l’amende de la mort que nous pouvons devenir « enfants de Dieu » et « cohéritiers de Christ » selon la promesse éternelle faite à Abraham (Romains 8:16-17).

La circoncision n’était que le signe physique qui identifiait les descendants d’Abraham selon la chair. Bien qu’elle ait une valeur symbolique pour le peuple d’Israël, elle n’apporte rien en matière de justification et n’a aucun pouvoir d’annuler la culpabilité.

Par conséquent, l’intérêt qu’avaient certains Galates envers la possibilité d’être circoncis pour résoudre leur problème relationnel avec la communauté juive – principalement afin de ne pas être « persécutés pour la croix de Christ » (Galates 6:12) – deviendrait nuisible à leur relation avec Dieu.

Ils en arriveraient à une compréhension erronée de ce qui est véritablement important pour être accepté comme Son peuple saint. Cette acceptation ne peut être méritée par aucune « œuvre de la loi » – et certainement pas par la circoncision.

Le contexte social de Galates 3

Certains raisonnements de Paul au troisième chapitre de Galates sont étroitement liés à l’analogie qu’il fait au chapitre 4. 

Le fils mineur d’un propriétaire foncier romain n’était pas reconnu en tant que son héritier jusqu’à ce que le propriétaire ne déclare officiellement son lien de parenté avec l’enfant, un peu plus tard dans sa vie. Le statut d’un enfant mineur au sein de sa famille n’était guère différent de celle d’un esclave de la famille en qui l’on pouvait avoir confiance.

Le garçon était probablement très bien traité, mais juridiquement parlant, il avait peu de droit. Un gardien (souvent un esclave adulte) lui était assigné pour le guider et le former à la discipline. Celui-ci l’accompagnait aussi dans les divers endroits où il se rendait pour recevoir une éducation scolaire.

Paul compare le statut de ce fils mineur au sein de sa famille, à celui d’un esclave (Galates 4:1). La certitude de son héritage familial ne serait déterminée qu’à une date ultérieure.

Physiquement parlant, les enfants d’Israël sont les fils d’Abraham et les héritiers potentiels de la promesse que Dieu lui avait faite. Mais à cause de leurs transgressions ils sont devenus esclaves du péché. Ils ont donc encouru la peine de mort – ils n’avaient plus droit à l’héritage que Dieu avait promis à Abraham par le biais de Sa postérité parfaite, Jésus-Christ. 

Cette attitude les mis dans une situation de besoin, celui du pardon – afin d’être justifiés et de le rester. Dieu leur donna donc « un gardien » qui prendrait soin d’eux, et ceci de façon temporaire, jusqu’à ce que Christ vienne offrir Sa vie pour leurs péchés (et pour les péchés de tous les hommes). Ce gardien – les rituels, les cérémonies ainsi que les sacrifices – représentait un symbole puissant du Christ. 

Pour eux, comme pour n’importe qui d’autre d’ailleurs, il faut devenir « fils de Dieu par la foi » afin de pouvoir hériter la vie éternelle (Galates 3:26). Cela s’obtient comme le disent les Écritures par la justification – le fait d’être reconnu par Dieu comme étant juste, ayant été lavé de notre passé inique et après avoir reçu l’aide spirituelle dont nous avons besoin pour pouvoir obéir de tout notre cœur. Ceci est l’idée maîtresse de Paul que nous retrouvons dans le livre des Galates.

Une loi temporaire pour gardien d’Israël

Lorsque Dieu établit le peuple d’Israël en tant que nation, Il ne les libéra pas immédiatement de leur esclavage du péché. Mais Il le plaça sous surveillance d’un « gardien » et cela afin que le peuple ne perde pas l’espoir de la rédemption future promise à Abraham et à ses descendants.

Paul donc commence par comparer la loi lévitique, rituelle, cérémonielle, sacrificielle, basée sur le temple (qui fut donnée au Mt. Sinaï et incluait notamment la circoncision) avec la promesse faite à Abraham. Ce système de loi devint leur guide, tout comme le gardien ou le tuteur, décrit plus haut, accompagnait et conseillait le fils mineur du propriétaire romain.

Par exemple, Hébreux 10:1 parle de « la loi » qui n’est plus nécessaire : « En effet, la loi, n’ayant que l’ombre des biens à venir, et non la forme réelle des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre chaque année à perpétuité, amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu. » (NT version synodale)

Alors que le terme général, « la loi », est utilisé dans ce verset, le contexte montre clairement qu’il fait référence à une catégorie spécifique de la loi sacrificielle. Le but principal du livre aux Galates est d’expliquer que l’on ne parvient pas à la justification, c’est-à-dire être justifié devant Dieu, simplement grâce à nos efforts humains. 

Les œuvres de la loi – toutes lois, quelles qu’elles soient, humaines ou divines – ne peuvent nous sauver. Seul le sacrifice de Jésus-Christ peut pardonner les péchés et nous justifier. Seul Christ vivant en nous par le Saint-Esprit peut nous rendre justes devant Dieu.

L’épître aux Hébreux donne la même explication : « Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant ! Et c’est pour cela qu’il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis. » (Hébreux 9:13-15)

Les sacrifices ne les purifiaient qu’au sens physique du terme. Ils ne pouvaient pas pardonner les péchés spirituellement parlant. La véritable rédemption spirituelle et le pardon des péchés n’est possible que grâce au sacrifice de Jésus-Christ. Le fait que les sacrifices d’animaux ne soient plus nécessaires n’a aucune incidence sur les lois spirituelles, qui elles, sont toujours nécessaires et obligatoires.

Comme Hébreux 8:7-10 le déclare : « En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. Car c’est avec l’expression d’un blâme que le Seigneur dit à Israël : Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l’alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d’Egypte ; car ils n’ont pas persévéré dans mon alliance, et moi non plus je ne me suis pas soucié d’eux, dit le Seigneur. Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur : je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » 

Sous l’ancienne alliance, Dieu avait listé les malédictions en cas de désobéissance. Il leur rappelait par des symboles qu’ils auraient besoin d’un sacrifice (Jésus-Christ), pour le pardon de leurs péchés.

Qu’est ce qui est inclus dans la « loi de Dieu » ?

Paul se réfère à « toute la loi » dans Galates 5:3. Cela ne se limite pas uniquement aux principes spirituels qui définissent le péché.

Dans « la loi », se trouvent trois grandes catégories de lois codifiées à l’attention d’Israël au Mont Sinaï. Chaque catégorie sert différents objectifs.

Premièrement, la loi se compose des dix commandements, de nombreux autres préceptes, ordonnances, lois et jugements qui établissent de manière permanente la distinction entre la droiture et le péché. Ces lois reflètent l’amour inconditionnel de Dieu (comparez 2 Pierre 1:4 ; Matthieu 22:37-40). Les principes fondamentaux étaient connus des serviteurs de Dieu bien avant Moïse (lire l’article « Les commandements existaient-ils avant Moïse ? »)

Cette catégorie de loi n’était pas temporaire. Elle ne fut pas instaurée au Mont Sinaï et elle ne prit pas fin lors du sacrifice de Jésus-Christ. Les lois de cette catégorie, y compris les Dix Commandements et autres règles régissant la vie spirituelle quotidienne, sont « saintes, justes et bonnes ». Paul dit même qu’il prend plaisir à la loi de Dieu (Romains 7:12 ; Romains 7:14 ; Romains 7:25).

Deuxièmement, « toute la loi » est composée de symboles qui démontrent le rôle du Christ dans la résolution des problèmes de l’humanité avec le péché. Les sacrifices physiques, les offrandes et les cérémonies remplissaient un besoin temporaire. Et ce fut le cas ! Cependant, leur observance n’est plus nécessaire. Hébreux 9:9-10 l’explique clairement. Jésus devint sacrifice pour les péchés.

Troisièmement, la loi avait des règles qui permettaient d’administrer le gouvernement de l’ancien Israël. Les ordonnances fixant des sanctions pour des transgressions spécifiques entrent dans cette catégorie. De telles ordonnances nationales – données à un peuple qui n’avait pas encore reçu le Saint-Esprit – étaient utiles et servaient d’exemples de jugements divins, bons et sains.

C’est ce que Paul explique à Timothée : « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2 Timothée 3:16) Ces anciens écrits sont remplis de principes et d’exemples qui expliquent et illustrent un comportement juste. C’est une des raisons pour laquelle Jésus a dit : « L’homme ne vivra pas de pain seulement. » (Luc 4:4)

La raison de l’Alliance du Sinaï

Paul voulait que les Galates comprennent le but primordial de l’Alliance du Mont Sinaï, en particulier l’intégralité des lois temporaires qui y sont données. Le but était de préparer le peuple d’Israël à une véritable repentance et à la justification par le Christ ultérieurement.

Par conséquent, de nombreuses fonctionnalités temporaires furent données par l’intermédiaire de Moïse. Ces éléments symboliques servaient de « rappel » afin de prendre conscience de leur culpabilité et de leur besoin de rédemption, mais cela ne pouvait pas « ôter les péchés » (Hébreux 10:1-4).

Ils permettaient aux Israélites d’être en permanence conscients de la nécessité d’un Rédempteur. Dans les écrits des prophètes postérieurs, Dieu révèle de nombreuses informations sur ce futur Rédempteur.

Ces aspects symboliques et temporaires de la loi étaient nécessaires durant toute la période de l’Alliance du Sinaï. Mais avec la venue du Rédempteur – qui est à la fois le Sauveur et le souverain sacrificateur de tous ceux qui sont rachetés – ils ne sont plus nécessaires : « Car, le sacerdoce étant changé, il y a aussi nécessairement un changement de loi. » (Hébreux 7:12)

Ce changement partiel dans la loi ne concernait que certains éléments de ce qui avait été dit au Sinaï, cela ne concernait pas l’aspect éternel de la loi.

L’objectif principal de la Nouvelle Alliance était de rendre le pardon des péchés possible (comme l’Alliance du Sinaï) et de générer, dans le cœur même de la personne, un raisonnement sain et la volonté d’agir en conséquence. C’est écrire dans le cœur et l’esprit les mêmes bases fondamentales de la « loi » spirituelle et immuable donnée à Moïse, au lieu de les avoir sur des tables de pierre.

C’est aussi recevoir le Saint-Esprit – pour « dispenser droitement la parole de la vérité » (2 Timothée 2:15). Le Saint-Esprit nourrit la motivation intérieure et donne la détermination nécessaire pour obéir aux lois de Dieu, en distinguant le bien du mal (Romains 8:7-9).

L’exemple de la foi d’Abraham

Dans les deux alliances, la loi de Dieu définit le péché tout en le comparant à la droiture. Cependant la loi ne pardonne pas et ne peut pas pardonner le péché. Pour éclaircir ce point, Paul donne aux Galates une leçon d’Histoire.

Il fait référence à l’alliance faite avec Abraham – base même sur laquelle l’Alliance du Sinaï et la Nouvelle Alliance sont édifiées. Cette alliance contenait la « promesse » que « la descendance d’Abraham » obéirait à Dieu de manière parfaite afin de se qualifier à tous égards, en tant que Rédempteur de « toutes les familles de la terre » (Genèse 12:3 ; Galates 3:7-8 ; Galates 3:29).

Puisque Christ est ce Rédempteur, ce n’est que par la foi en Lui – et non pas par une simple volonté personnelle d’obéir aux « œuvres de la loi » – que nous sommes délivrés de l’amande du péché et du péché lui-même. La foi d’Abraham fut le premier exemple que nous devrions tous imiter. « En effet, ce n’est pas par la loi que l’héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c’est par la justice de la foi. » (Romains 4:13) Cette foi fut absolument démontrée et exprimée par l’obéissance d’Abraham.

Paul précise que puisque « ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que personne ne sera justifié par les œuvres de la loi. » (Galates 2:16) Il poursuit : « Car si l’héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse; or, c’est par la promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de sa grâce. » (Galates 3:18)

Pour saisir le sens des paroles de Paul, nous devons comprendre deux aspects de la justification. Dans certains passages, Paul parle de réconciliation – traitant des « péchés commis auparavant » (Romains 3:25), il met alors l’accent sur l’effacement des transgressions par la foi dans le sang de Jésus-Christ. Dans d’autres passages, il se concentre sur le fait de rester justifié grâce à une obéissance continuelle – possible uniquement par le biais du Christ.

Le but de la loi

Puisque la justification ne peut s’obtenir par le système légal donné à l’ancien Israël, Paul pose la question suivante : « Pourquoi donc la loi [ses aspects temporaires et rituels] ? » ; il donne la réponse dans ce même verset : « Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vienne la descendance à qui la promesse avait été faite ; elle a été promulguée par des anges, au moyen d’un médiateur. » (Galates 3:19)

Sans la loi préexistante et immuable de Dieu, il n’y aurait aucune transgression ou péché – donc aucune culpabilité et aucun besoin de pardon, de justification ou même de Sauveur. Par conséquent, après avoir défini ce qu’est la justice, la loi de Dieu définit et condamne également les transgressions. À cause des transgressions de la loi préexistante, les lois sacrificielles et cérémonielles furent ajoutées. Elles étaient purement temporaires et servaient de rappel et de discipline vis-à-vis du péché. Jérémie 7:21-23 l’indique clairement.

Les promesses faites à Abraham étaient spirituelles et ce sont les mêmes que celles faites au peuple de Dieu aujourd’hui, ainsi qu’à ceux qui se sont repentis et qui ont reçu le Saint-Esprit. Tout comme Abraham obéissait, le peuple de Dieu aujourd’hui, doit observer la loi immuable de Dieu qui définit le péché – puisqu’elle ne peut le pardonner. (Voir Genèse 26:5)

Les aspects sacrificiels et sacerdotaux de la loi symbolisaient la rédemption, le report de la culpabilité que le sang du Christ rendra possible plus tard. Mais maintenant, parce qu’Il fut sacrifié comme le vrai « Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1:29), ces aspects purement symboliques de la loi ne sont plus nécessaires.

Les principes de la loi à l’égard de la gouvernance étaient destinés à enseigner au peuple d’Israël à considérer Dieu comme son Chef suprême. Lorsque Jésus-Christ reviendra, Il établira à nouveau ces aspects de la loi divine, mais cette fois-ci à toute la terre en tant que « roi des rois » (Apocalypse 17:14 ; Apocalypse 19:19-21). Un gouvernement juste, semblable en de nombreux points au système donné à l’ancien Israël sera ensuite instauré pour tous les peuples et toutes les nations (Ésaïe 2:2-4).

Comme nous l’avons indiqué plus haut, « ce n’est pas par la loi que l’héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c’est par la justice de la foi. » (Romains 4:13) – ce qui comprend le pardon des péchés et l’engagement à obéir pleinement à Dieu. Par conséquent, puisque Jésus-Christ est notre Rédempteur et Sauveur, ce n’est que par la foi que nous pouvons recevoir de Dieu par l’intermédiaire de Christ, le pardon et être délivrés de nos péchés et de ses conséquences (Éphésiens 2:8).

Galates 3:19 : « donnée ensuite […] jusqu’à ce que vienne la descendance »

Pour souligner l’importance du rôle de Christ dans la rédemption, Galates 3:19 précise qu’une loi (provisoire) fut « donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vienne la descendance à qui la promesse avait été faite. »

La venue du Christ et Sa mort pour les péchés ont rendu la justification par la grâce à travers la foi disponible à tous ceux qui croient et se repentent.

Cette justification n’est pas devenue disponible par la circoncision comme une récompense gagnée par les « œuvres de la loi ». Elle devint disponible, un don – par la foi – tout comme Abraham qui fut justifié par la foi. Les aspects sacrificiels et cérémoniels de la loi donnée au Sinaï n’étaient plus nécessaires désormais avec la venue du Christ (la « descendance »). Mais la loi éternelle et spirituelle, la « loi royale » de Dieu, (Jacques 2:8) est toujours en vigueur pour les chrétiens aujourd’hui.

Malheureusement, beaucoup tordent le sens des paroles de Paul et les tirent hors de leur contexte pour contredire ses propres déclarations.

Dans Romains 2:13 Paul dit avec insistance : « Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés. » La justification n’est disponible qu’aux « acteurs » de la loi – la loi spirituelle et éternelle de Dieu.

Il y a une condition préalable importante au pardon et à l’engagement en la justification, il s’agit de la repentance (Actes 2:38). La repentance ne signifie pas simplement ressentir de la tristesse pour les transgressions passées, mais c’est un engagement à obéir à la loi de Dieu dès ce moment-là.

C’est alors, qu’une personne peut recevoir le Saint-Esprit qui nous remplit de « force, d’amour et de sagesse », attributs nécessaires pour vaincre le péché (2 Timothée 1:7). Le fait que la justification ne soit donnée qu’à « ceux qui observent » la loi spirituelle de Dieu rend Sa loi essentielle à ce processus.

Parce que personne ne peut gagner le pardon par des « œuvres » ou des « actes de la loi » (Romains 3:28-30) et que personne ne peut réussir à obéir pleinement à Dieu de par lui-même, Paul pose la question suivante : « Annulons-nous donc la loi par la foi ». Voici sa réponse : « Certainement pas ! Loin de là ! Au contraire, nous confirmons la loi. » (Romains 3:31)

Paul confirme également clairement dans Galates 3:21 que la loi et la promesse ne s’opposent pas, mais se complètent : « La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là ! S’il avait été donné une loi qui puisse procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. » La loi et la promesse ont chacune un rôle bien défini pour « conduire à la gloire beaucoup de fils » (Hébreux 2:10). Chaque rôle est distinct.

La loi explique la justice et condamne le péché. L’aspect symbolique de la loi aspire à la rédemption. Mais le pardon des péchés n’est possible que par la repentance et la foi en Jésus-Christ, le Rédempteur promis.

Pour atteindre l’objectif de la Nouvelle Alliance, les grandes lois spirituelles de Dieu doivent être écrites dans les cœurs et dans les esprits de ceux qui ont été pardonnés et rachetés, et ceci afin qu’ils aient le caractère pour Le servir fidèlement pendant toute l’éternité (Hébreux 10:16).

Mais avant que cela ne puisse avoir lieu, la justice de Dieu doit d’abord s’accomplir par la justification, par le sang versé de Jésus-Christ.